Donald Judd (né en 1928), Dan Flavin (né en 1933), Sol Lewitt (né en 1928), Robert Morris (né en 1931), Carl André (né en 1935), Frank Stella (né en 1936) sont traditionnellement présentés comme les précurseurs d'un mouvement minimaliste qui trouverait son origine aux EU (v° à ce sujet: "Sculpture ou objet spécifique ?" Bnf déc. 2016, http://www.bnf.fr/documents/biblio_minimalisme.pdf).

Le dénominateur commun entre ces artistes résiderait dans une certaine sobriété des lignes, des formes, et, pour certains, une sobriété dans le choix des couleurs voire dans l'utilisation de matériaux bruts tels que béton, métaux, pierre etc...; mais il s'agit là du résultat d'un constat qui ne repose sur rien tant il est vrai qu'on serait bien en peine de dire ce que l'on entend, au juste, par "minimalisme". Carl André, le plus "minimaliste" de la bande donnera du minimalisme sa définition en déclarant ceci en 1992: "minimal signifie pour moi la plus grande économie pour atteindre la plus grande fin".

Voilà qui a le mérite de la concision. On se demande toutefois quelle "grande fin" le minimal est censé poursuivre selon Carl André ! d'autant qu'il s'est toujours défendu de poursuivre une finalité quelconque  (v° infra).

Le courant minimaliste qui a trouvé son émergence au cours des années 60, aux EU, s'est construit, dit-on, en réaction à l'expressionnisme abstrait d'un Jackson Pollock par exemple (1912-1956) ou au Pop Art d'Andy Warhol (1928-1987), les deux artistes américains les plus en vogue dans les années 60. (http://www.bibliotheques-clermontcommunaute.net/s/search.php?action=Record&id=clerco_CET779851).

On se demande, toutefois, pourquoi ce sont toujours ces artistes qui sont cités dès qu'il est question de minimalisme et pour quelles raisons des artistes, pourtant américains, comme Tony Smith (1912-1980) ou Ronald Bladen (1918-1988) ne sont que rarement voire jamais cités. 

Ces deux artistes sont les auteurs de créations géométriques monumentales, lesquelles créations sont des monochromes noirs destinés, le plus souvent, à être placés dans des espaces ouverts. Ils s'agit d'oeuvres à l'évidence minimalistes en raison de leurs lignes géométriques et du fait qu'il s'agit de monochromes. Les créations de ces artistes sont antérieures ou, à tout le moins, contemporaines de celles des autres minimalistes.

Le côté monumental des oeuvres de ces deux artistes est, il est vrai, en contradiction avec l'expression minimaliste qui suppose que l'artiste donne à ses créations des proportions plutôt médiocres.

Mais ils ne sont pas les seuls, parmi les minimalistes, à faire de grandes oeuvres (v° par ex. Donald Judd ou Ronald Morris).

C'est donc légitimement que l'on peut s'étonner que Tony Smith et Ronald Bladen soient si souvent oubliés de la liste des précurseurs du mouvement minimaliste (sur wikipedia, par exemple, leur nom n'est même pas cité dans la liste des artistes du mouvement; il faut connaitre leur existence pour aller chercher leurs noms et avoir l'information selon laquelle il s'agit bien d'artistes minimalistes).

Ronald Bladen: "The X", 1967-1968; "Cathedral Evening" 1969; Tony Smith, "Gracehoper" 1961; Tony Smith "Source" 1967.
Ronald Bladen: "The X", 1967-1968; "Cathedral Evening" 1969; Tony Smith, "Gracehoper" 1961; Tony Smith "Source" 1967.
Ronald Bladen: "The X", 1967-1968; "Cathedral Evening" 1969; Tony Smith, "Gracehoper" 1961; Tony Smith "Source" 1967.
Ronald Bladen: "The X", 1967-1968; "Cathedral Evening" 1969; Tony Smith, "Gracehoper" 1961; Tony Smith "Source" 1967.

Ronald Bladen: "The X", 1967-1968; "Cathedral Evening" 1969; Tony Smith, "Gracehoper" 1961; Tony Smith "Source" 1967.

Dans les années 60, d'autres artistes proches du minimalisme ont existé ailleurs qu'aux EU. Les prototypes de Charlotte Posenenske (allemande, 1930-1985) par exemple, ou les réalisations de Jean-Pierre Raynaud (français, né en 1939), pourraient être regardés, en effet, comme minimalistes à bien des égards; mais l'expression de ces artistes se rapprocheraient, non en raison de la forme de leurs oeuvres, mais en raison des fins qu'ils poursuivaient,  de l'art conceptuel, ce dont les artistes minimalistes ont en aversion.

Charlotte Posenenske, totalement passées inaperçues jusqu'en 2005 quand une grande rétrospective lui a été consacrée en Autriche, présentait la stupéfiante modernité de prévoir la possibilité d'une intervention du public dans la réalisation de ses oeuvres.

Elle entendait réaliser, avec ses modules en acier ou en carton, des prototypes destinés à une reproduction en série, accessible à tous et transformable par tous; elle était, de ce fait, plus une artiste conceptuelle qu'une artiste minimaliste (v° Charlotte Posenenske, "le même autrement" Slash, http://slash-paris.com/evenements/charlotte-posenenske-le-meme-autrement-the-same-but-different).

 

Charlotte Posenenske: "Prototype for Revolving Vane" 1967; "square tubes" 1967
Charlotte Posenenske: "Prototype for Revolving Vane" 1967; "square tubes" 1967

Charlotte Posenenske: "Prototype for Revolving Vane" 1967; "square tubes" 1967

Jean-Pierre Raynaud: maison de l'artiste à la Celle Saint-Cloud; début de construction en 1969, destruction par l'artiste en 1993."Neuf stèles pour une feuille" 60-70 (?)
Jean-Pierre Raynaud: maison de l'artiste à la Celle Saint-Cloud; début de construction en 1969, destruction par l'artiste en 1993."Neuf stèles pour une feuille" 60-70 (?)
Jean-Pierre Raynaud: maison de l'artiste à la Celle Saint-Cloud; début de construction en 1969, destruction par l'artiste en 1993."Neuf stèles pour une feuille" 60-70 (?)

Jean-Pierre Raynaud: maison de l'artiste à la Celle Saint-Cloud; début de construction en 1969, destruction par l'artiste en 1993."Neuf stèles pour une feuille" 60-70 (?)

Quant aux oeuvres en carrelage blanc de Jean-Pierre Raynaud (et en particulier sa maison de la Celle-Saint-Cloud) elles peuvent être regardées, d'une certaine façon, comme des réalisations minimalistes; en raison notamment du matériau utilisé, le carreau de céramique blanche, (de dimensions 15cm x 15cm) lequel participe, du fait de sa banalité, au caractère minimaliste de l'oeuvre. Mais avec ces oeuvres blanches, très structurées, Jean-Pierre Raynaud poursuit en réalité une quête "d'absolu" qui n'existe pas chez les minimalistes. Jean-Pierre Raynaud est résolument un artiste conceptuel (cf: http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2002.lambert_m&part=60902). Je me souviens, en particulier, qu'il exposait à Beaubourg des modules rectangulaires verticaux, des stèles, qui supportaient, chacune, sur la face du dessus, une feuille de lierre! C'était une approche (la rencontre du carrelage et d'une feuille de lierre) très conceptuelle! (voir pour une explication: http://luchodelpueblo.com/van13.html).

Il s'ensuit que, même si les oeuvres de Charlotte Posenenske et de Jean-Pierre Raynaud sont, à bien des égards, minimalistes, l'oubli de leurs noms dans l'énumération des précurseurs d'un mouvement minimaliste dans les arts visuels, est compréhensible. Ces artistes sont, dans le fond, plus conceptuels que minimalistes.

Pour autant, les autres artistes, visés dans la liste des précurseurs du minimalisme, sont-ils vraiment des "minimalistes" ?

Donald Judd (1928-1994) est connu pour sa série "Stack" réalisée au cours des années 60 et 70.

Ses "Spécific Objects" qui composent la série, seraient des oeuvres "tridimentionnelles"! (comme si toute sculpture n'était pas, par définition, en 3D!). Par oeuvre tridimentionnelle, il veut signifier (si j'ai bien compris!) qu'il ne s'agit par de sculptures mais d'objets dont la spécificité serait d'être et de n'être que de 3 dimensions cette spécificité pouvant être réalisée grâce à la figure géométrique. "La qualité essentielle des formes géométriques vient de ce qu'elles ne sont pas organiques" dit l'artiste "à la différence de toute autre forme dite artistique" (v° entretien avec Lucy Lippard, in Art in America, juillet/aout, 1967) .

L'utilisation, toutefois, du plexiglass qui permet de réfléchir la lumière, donne à ces créations une luminosité qui les rendent très attrayantes. Avec ses monochromes composés de modules aux espacements identiques, Donald Judd poursuit, à l'évidence, une quête purement esthétique; on est plus dans le design que dans le minimaliste le plus austère!

Donal Judd: untitled plexiglace rouge fluorescent 1965, untitled, installation 10 éléments supperposés à équidistance, acier inoxydable/plexiglace 1967 et 1972
Donal Judd: untitled plexiglace rouge fluorescent 1965, untitled, installation 10 éléments supperposés à équidistance, acier inoxydable/plexiglace 1967 et 1972
Donal Judd: untitled plexiglace rouge fluorescent 1965, untitled, installation 10 éléments supperposés à équidistance, acier inoxydable/plexiglace 1967 et 1972

Donal Judd: untitled plexiglace rouge fluorescent 1965, untitled, installation 10 éléments supperposés à équidistance, acier inoxydable/plexiglace 1967 et 1972

Parallèlement, dès la fin des années 60, Donald Judd se lance dans la création de grandes oeuvres cubiques en acier inoxydable ou en béton qu'il présente en plein air ou dans de grands espaces. Le qualificatif de "minimalistes" est plus pertinent pour ces oeuvres que pour la série "Starck"; la taille de ces oeuvres n'a toutefois rien de très "minimaliste"!.

De ces trois oeuvres, c'est à celle de gauche (15 sculptures de béton 1980-1984) que le qualificatif de "minimaliste" conviendrait le mieux. S'agissant de l'oeuvre du milieu  (untitled, 100 unités, 1982-1986), le revêtement des cubes en alluminium permet à la lumière de s'y refléter créant des variations intéressantes; quant aux cubes eux-mêmes, ils ne seraient pas exactement identiques; ces considérations n'incitent pas à déceler dans cette oeuvre un minimalisme rigoureux. Quant à l'oeuvre de droite (Untitled 1991), elle présente des variations d'espaces (ouvert/fermé) qui en atténue le côté minimaliste..
De ces trois oeuvres, c'est à celle de gauche (15 sculptures de béton 1980-1984) que le qualificatif de "minimaliste" conviendrait le mieux. S'agissant de l'oeuvre du milieu  (untitled, 100 unités, 1982-1986), le revêtement des cubes en alluminium permet à la lumière de s'y refléter créant des variations intéressantes; quant aux cubes eux-mêmes, ils ne seraient pas exactement identiques; ces considérations n'incitent pas à déceler dans cette oeuvre un minimalisme rigoureux. Quant à l'oeuvre de droite (Untitled 1991), elle présente des variations d'espaces (ouvert/fermé) qui en atténue le côté minimaliste..
De ces trois oeuvres, c'est à celle de gauche (15 sculptures de béton 1980-1984) que le qualificatif de "minimaliste" conviendrait le mieux. S'agissant de l'oeuvre du milieu  (untitled, 100 unités, 1982-1986), le revêtement des cubes en alluminium permet à la lumière de s'y refléter créant des variations intéressantes; quant aux cubes eux-mêmes, ils ne seraient pas exactement identiques; ces considérations n'incitent pas à déceler dans cette oeuvre un minimalisme rigoureux. Quant à l'oeuvre de droite (Untitled 1991), elle présente des variations d'espaces (ouvert/fermé) qui en atténue le côté minimaliste..

De ces trois oeuvres, c'est à celle de gauche (15 sculptures de béton 1980-1984) que le qualificatif de "minimaliste" conviendrait le mieux. S'agissant de l'oeuvre du milieu (untitled, 100 unités, 1982-1986), le revêtement des cubes en alluminium permet à la lumière de s'y refléter créant des variations intéressantes; quant aux cubes eux-mêmes, ils ne seraient pas exactement identiques; ces considérations n'incitent pas à déceler dans cette oeuvre un minimalisme rigoureux. Quant à l'oeuvre de droite (Untitled 1991), elle présente des variations d'espaces (ouvert/fermé) qui en atténue le côté minimaliste..

Robert Morris, est un artiste américain né en 1931.

Il crée de 1961 à 1978 une série intitulée "Mirror Pieces". Les reflets de l'environnement dans les miroirs qui composent ces oeuvres créent une ambiance qui les anime et participe à leur intérêt.  Le côté minimaliste de la série s'en trouve atténué et passe au second plan.

Untitled 1965
Untitled 1965

Untitled 1965

Cette série trouvera de nombreux adeptes. Très nombreux sont, en effet, les artistes qui utilisent le miroir dans leurs oeuvres. Il serait très fastidieux de chercher à tous les répertorier. On déplorera leur manque d'originalité.

De gauche à droite, de haut en bas: Dan Graham: "Two Adjacent Pavilions" 1978;  Anish Kapoor: "S cube" 2006; Jeppe Hein "Follow me" 2009; Alex Ritchie: Kaleidoscope cube 2012
De gauche à droite, de haut en bas: Dan Graham: "Two Adjacent Pavilions" 1978;  Anish Kapoor: "S cube" 2006; Jeppe Hein "Follow me" 2009; Alex Ritchie: Kaleidoscope cube 2012
De gauche à droite, de haut en bas: Dan Graham: "Two Adjacent Pavilions" 1978;  Anish Kapoor: "S cube" 2006; Jeppe Hein "Follow me" 2009; Alex Ritchie: Kaleidoscope cube 2012
De gauche à droite, de haut en bas: Dan Graham: "Two Adjacent Pavilions" 1978;  Anish Kapoor: "S cube" 2006; Jeppe Hein "Follow me" 2009; Alex Ritchie: Kaleidoscope cube 2012

De gauche à droite, de haut en bas: Dan Graham: "Two Adjacent Pavilions" 1978; Anish Kapoor: "S cube" 2006; Jeppe Hein "Follow me" 2009; Alex Ritchie: Kaleidoscope cube 2012

Robert Morris créera également une série qu'il baptisera "L-Beams"; cette série sera plus minimaliste par la pureté des formes et le choix du blanc.

L-Beams 1965

L-Beams 1965

Finalement, Robert Morris abandonnera le minimalisme avec sa série "Antiform". Avec cette série, Robert Morris entend s'opposer à la rigidité minimaliste.

Antiforme : "Wall hanging" 1969-1970  et "Wall hanging" 1971-1973
Antiforme : "Wall hanging" 1969-1970  et "Wall hanging" 1971-1973

Antiforme : "Wall hanging" 1969-1970 et "Wall hanging" 1971-1973

Dan Flanvin est régulièrement cité dans la catégorie des minimalistes. Son art s'apparente plutôt à l'art optique et cinétique. Le recours à l'illusionnisme grâce aux effets lumineux est caractéristique, en effet,  de ces tendances; La couleur y est très présente.

Dan Flanvin réalise, à partir de 1963, des installations à l'aide de tubes fluorescents de couleur. Son travail est proche d'artistes comme François Morellet (1926-2016) qui est considéré comme un adepte de l'art cinétique ou Carlos Cruz Diez (artiste vénézuélien né en 1923) qui est considéré comme un représentant de l'art optique. Dan Flanvin n'a rien d'un minimaliste!

Dan Flanvin (1933-1996), untitled 1970; pink, yellow, Yellow and Blue 1977; installation de lumière fluorescente à la Santa Maria Annunciata in Chiesa Rossa en 1996.
Dan Flanvin (1933-1996), untitled 1970; pink, yellow, Yellow and Blue 1977; installation de lumière fluorescente à la Santa Maria Annunciata in Chiesa Rossa en 1996.
Dan Flanvin (1933-1996), untitled 1970; pink, yellow, Yellow and Blue 1977; installation de lumière fluorescente à la Santa Maria Annunciata in Chiesa Rossa en 1996.

Dan Flanvin (1933-1996), untitled 1970; pink, yellow, Yellow and Blue 1977; installation de lumière fluorescente à la Santa Maria Annunciata in Chiesa Rossa en 1996.

François Morellet: 4 panneaux avec 4 rythmes d'éclairages différents 1963; 2 néons 0°-90°avec 2 rythmes interférents 1972
François Morellet: 4 panneaux avec 4 rythmes d'éclairages différents 1963; 2 néons 0°-90°avec 2 rythmes interférents 1972

François Morellet: 4 panneaux avec 4 rythmes d'éclairages différents 1963; 2 néons 0°-90°avec 2 rythmes interférents 1972

Carlos Cruz Diez: chromosaturation
Carlos Cruz Diez: chromosaturation

Carlos Cruz Diez: chromosaturation

Sol LeWitt alterne toute sa vie le noir et blanc et la couleur. Ses oeuvres colorées ne sont, à l'évidence, pas minimalistes, contrairement à ses constructions cubiques blanches qui restent très ancrées dans la facture des années 60-70. Beaucoup de ses oeuvres se rapprochent de l'art cinétique

Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.
Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.

Sol LeWitt (né en 1928, mort en 2007), Open Cube on a 9-part grid 1968; untitled (Cube) 1979; "Wall drawing #370" 1982;"Twelve Forms Derived from a Cube" 1984; "Wall drawing # 564" 1988; maquette for 1x2x2 1990; color bands 1999; "wall drawing#915 1999 ; "Open Cube in White and Black" 2004; "Wall Drawing#1144" 2004.

Carl André (né en 1935) est probablement le plus minimaliste de la bande. Ses oeuvres sont non seulement très austères, mais certaines, les plus originales, sont extra-plates! Tout en restant des sculptures, la 3ème dimension dans ces oeuvres, tend à s'atrophier. Pourtant, il n'y a pas, chez Carl André, l'idée d'une réduction progressive de matière. Au NewYorker il aurait dit pour couper court à toutes extrapolations sur son travail : "Je déteste qu'on dise de moi que je suis un artiste conceptuel, mon travail est si matériel. Il n'y a que le sol sous mes plaques, aucune idée, rien, zéro." (franceinfo, culturebox, "Carl André, sculpteur minimal, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris", http://culturebox.francetvinfo.fr/arts/sculpture/carl-andre-sculpteur-minimal-au-musee-d-art-moderne-de-la-ville-de-paris-250483).

Carl André (né en 1935): "Equivallent VIII" (120 briques ignifuges) 1966; 10 plaques d'acier 1967; "Sixteen Steel Cardinal" 1974; "Ferox" 1982.
Carl André (né en 1935): "Equivallent VIII" (120 briques ignifuges) 1966; 10 plaques d'acier 1967; "Sixteen Steel Cardinal" 1974; "Ferox" 1982.
Carl André (né en 1935): "Equivallent VIII" (120 briques ignifuges) 1966; 10 plaques d'acier 1967; "Sixteen Steel Cardinal" 1974; "Ferox" 1982.
Carl André (né en 1935): "Equivallent VIII" (120 briques ignifuges) 1966; 10 plaques d'acier 1967; "Sixteen Steel Cardinal" 1974; "Ferox" 1982.

Carl André (né en 1935): "Equivallent VIII" (120 briques ignifuges) 1966; 10 plaques d'acier 1967; "Sixteen Steel Cardinal" 1974; "Ferox" 1982.

Quoiqu'il en soit, Carl André n'a pas fait que des oeuvres plates. Il y a aussi des volumes cubiques chez Carl André, des jeux dans les formes, des effets de lumières et d'ombres, des effets d'espacements et d'alignements, des variations dans les matériaux utilisés etc...Le soucis esthétique est évident. Peut-on parler encore de minimalisme ?

Carl André: "Uncarved Blocks" 1975; "Inner Piece" 1983. "All Cloud" 144 aluminum cubes, 2001.
Carl André: "Uncarved Blocks" 1975; "Inner Piece" 1983. "All Cloud" 144 aluminum cubes, 2001.
Carl André: "Uncarved Blocks" 1975; "Inner Piece" 1983. "All Cloud" 144 aluminum cubes, 2001.

Carl André: "Uncarved Blocks" 1975; "Inner Piece" 1983. "All Cloud" 144 aluminum cubes, 2001.

Quant à Franck Stella (né en 1936) il puise son inspiration chez Delaunay, chez Vasarely; son oeuvre n'est en rien minimaliste! Ses sculptures en relief, d'une facture très américaine, pourraient servir de décoration dans des country clubs.

Franck Stella: "Harran II"1967; "Double Gray Scramble" 1973; "Jungli Kowa" 1978
Franck Stella: "Harran II"1967; "Double Gray Scramble" 1973; "Jungli Kowa" 1978
Franck Stella: "Harran II"1967; "Double Gray Scramble" 1973; "Jungli Kowa" 1978

Franck Stella: "Harran II"1967; "Double Gray Scramble" 1973; "Jungli Kowa" 1978

En vérité, le minimalisme dans les arts visuels, n'a jamais existé en soi, sans une dose conceptuelle, si ce n'est de façon éphémère (Carl André pour ses plaques d'acier et Robert Morris pour sa série L-Beams en sont les représentants; étant précisé que les artistes, auteurs d'oeuvres géantes, ne devraient pas être regardés comme minimalistes du fait de la taille "XXL" de leurs oeuvres). 

Certains ont cherché l'origine du mouvement minimaliste dans la peinture, chez l'artiste russe Kasimir Malévitch (1878-1935) à qui l'on doit les premiers monochromes, chez Ad Reinhardt (1913-1967) qui a poursuivi le concept pour les monochromes noirs ou chez Robert Ryman (1930-) qui a fait de même avec les monochromes blancs. Mais en réalité, on assiste là à des recherches sur la couleur, au processus de simplification de la peinture qui a été initié dès les impressionnistes et qui ne pouvait qu'aboutir aux monochromes blanc et noir.

Malévitch: "Carré noir sur fond blanc" 1915; Malévich: "Carré blanc sur fond blanc" 1918; Ad Reinhart "abstratct painting" 1960-1966; Robert Ryman, untitled 1965.
Malévitch: "Carré noir sur fond blanc" 1915; Malévich: "Carré blanc sur fond blanc" 1918; Ad Reinhart "abstratct painting" 1960-1966; Robert Ryman, untitled 1965.
Malévitch: "Carré noir sur fond blanc" 1915; Malévich: "Carré blanc sur fond blanc" 1918; Ad Reinhart "abstratct painting" 1960-1966; Robert Ryman, untitled 1965.
Malévitch: "Carré noir sur fond blanc" 1915; Malévich: "Carré blanc sur fond blanc" 1918; Ad Reinhart "abstratct painting" 1960-1966; Robert Ryman, untitled 1965.

Malévitch: "Carré noir sur fond blanc" 1915; Malévich: "Carré blanc sur fond blanc" 1918; Ad Reinhart "abstratct painting" 1960-1966; Robert Ryman, untitled 1965.

Les recherches sur le noir, en particulier, se sont poursuivies longtemps, jusqu'à la découverte du noir total, l'ultra noir ou le "Vantablack", le noir qui absorbe la lumière à 99,96 % et que Anish Kapoor s'est attribué; Il est désormais le seul artiste à pouvoir l'utiliser, ce qui a bien énervé ses confrères (http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/11/15/03015-20161115ARTFIG00265-apres-l-ultra-noir-anish-kapoor-au-coeur-d-une-guerre-de-rose.php).

Vantablack dans une feuille d'aluminium. Expérience de Marty Jopson 17 février 2016

Vantablack dans une feuille d'aluminium. Expérience de Marty Jopson 17 février 2016

Aujourd'hui, le minimalisme a envahi l'expression artistique; il ne se limite plus à des oeuvres géométriques comme le voulaient les précurseurs du mouvement. Le minimalisme, qui suppose une économie de moyens, est aujourd'hui très souvent conceptuel et vice versa.

Qui ne s'est jamais trouvé face à une oeuvre composée de petits riens censés représenter on ne sait quelle pensée philosophico-socio-écololo-politico (abscons) de l'artiste?

On est confronté alors à la définition de Carl André: "minimal signifie pour moi la plus grande économie pour la plus grande fin".

En contemplant le rien du tout qu'on a sous les yeux,  on se demande où est la "grande fin" promise.

Parfois, la "grande fin", dont personne n'ose dénier la réalité, du moins ouvertement, peut-être expliquée en quelques mots par l'étudiant présent sur le site qu'on peut toujours interroger (y'en a toujours un qui n'attend que ça); on apprend alors, avec intérêt, que l'artiste a voulu dire ci ou ça, dénoncer ci ou ça...Ces explications, souvent vagues et oiseuses, nous suffisent. Il nous reste, concrètement, le signifiant de cette "grande fin" qu'on a sous les yeux : le presque rien qui énerve.

 

 

Marcius Gallan.

Marcius Gallan.

Toutes ces explications, trop longues, je les ai faites pour aller plus vite en besogne. Car en réalité, je n'ai pas du tout envie de passer en revue, dans ce blog, tous les artistes que j'ai repérés et épinglés sur Pinterest et en particulier ceux qui me paraissent appartenir à la catégorie des minimalistes et/ou conceptuels.  La critique individuelle des oeuvres minimalisto-conceptuelles de nos artistes contemporains serait, pour moi, un travail trop long et fastidieux. Je ferai une catégorie de ces artistes sans donner plus d'explications qu'un renvoi à cet article (sinon, on y sera encore à la Saint-Glin-Glin).

Vincent Ganivet, un minimaliste-conceptuel "catenaires vrillés 2011 (d'après son galeriste, Yvon Lambert, ses sculptures en béton joueraient "sur le détail, la fuite et l'attente"!); Mircea Cantor, un conceptuel-minimaliste dans le sens où il utilise un minimum de moyens pour exprimer le maximum: "Stranieri", 2007.
Vincent Ganivet, un minimaliste-conceptuel "catenaires vrillés 2011 (d'après son galeriste, Yvon Lambert, ses sculptures en béton joueraient "sur le détail, la fuite et l'attente"!); Mircea Cantor, un conceptuel-minimaliste dans le sens où il utilise un minimum de moyens pour exprimer le maximum: "Stranieri", 2007.

Vincent Ganivet, un minimaliste-conceptuel "catenaires vrillés 2011 (d'après son galeriste, Yvon Lambert, ses sculptures en béton joueraient "sur le détail, la fuite et l'attente"!); Mircea Cantor, un conceptuel-minimaliste dans le sens où il utilise un minimum de moyens pour exprimer le maximum: "Stranieri", 2007.

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