Artiste américain né en 1945.

Paul McCarthy est un plasticien et un performeur.

En 1974, Paul McCarthy réalise des performances destinées à provoquer le dégoût du spectateur. Il utilise, ainsi, son corps à la manière d'un pinceau pour s'enduire de diverses matières: ketchup, excréments, mayonnaise en insistant particulièrement sur le badigeonnage des parties génitales.

http://www.francetvinfo.fr/culture/expos/sextoy-etron-geant-poupee-barbie-et-george-w-bush-paul-mccarthy-en-quatre-oeuvres_724135.html

Ces performances rappellent un épisode de "Vendredi ou les limbes du Pacifique" de Tournier. dans lequel, Robinson, qui a raté une occasion de quitter l'île sur laquelle il s'est échoué, tombe, dans un premier temps, en dépression et se met à se vautrer dans ce que Tournier appelle "la souille":

"Il mangeait, le nez au sol, des choses innommables. Il faisait sous lui et manquait rarement de se rouler dans la molle tiédeur de ses propres déjections. Il se déplaçait de moins en moins et ses brèves évolutions le ramenaient toujours à la souille. Là, il perdait son corps et se délivrait de sa pesanteur dans l'enveloppement humide et chaud de la vase, tandis que les émanations délétères des eaux croupissantes lui obscurcissaient l'esprit".

On se demande si, avec de telles performances, Paul McCarthy a dans l'idée de réactualiser le mythe du parcours initiatique traditionnel comme l'a fait Tournier avec son Robinson ? (cf. "Pour une réactualisation du mythe de Vendredi ou les limbes du pacifique de Michel Tournier" par Matthieu Verrette http://www.archipel.uqam.ca/2811/1/M9587.pdf).

Si c'est le cas, ce parcours, qui est censé passer par une phase régressive avant de déboucher sur une renaissance, semble tourner court, chez Paul McCarthy, et stagner dans sa seule phase régressive, phase dans laquelle l'artiste semble se complaire à l'évidence !

Quoiqu'il en soit, ses performances ne lui rapportant rien, Paul McCarthy est obligé, dans un premier temps, de travailler dans la vente de fournitures de bureau et dans l'installation d'alarmes incendies afin de subvenir à ses besoins.

En 1992, une de ses oeuvres exposée au musée d'art contemporain de Los Angeles, "The Garden", est miraculeusement remarquée! Des psychanalyste sont-ils passés par là ?! L'oeuvre représente un homme et son fils faisant l'amour à un arbre et à la terre. La lecture de cette oeuvre rappelle, encore une fois, "Vendredi ou les limbes du pacifique" de Tournier. La solitude dans laquelle se trouve Robinson sur son île le contraint à orienter sa sexualité non plus vers le désir de la femme mais vers les éléments de la nature. L'île, qu'il nomme Speranza, devient pour Robinson une épouse qu'il féconde; il naîtra d'ailleurs, de ses ébats solitaires, un fruit sous forme de mandragore.

"The Garden", 1992. Un homme fait l'amour à un arbre

"The Garden", 1992. Un homme fait l'amour à un arbre

Au début des annnées 2000, Paul McCarthy s'inspire de Brancusi pour créer son plug qu'il nommera, en 2007, le "Brancusi tree".

Brancusi, "Colonne sans fin" 1926

Brancusi, "Colonne sans fin" 1926

Paul McCarthy, "Brancusi Tree", 2007

Paul McCarthy, "Brancusi Tree", 2007

En 2001, il présente pour une exposition à Rotterdam, pour le première fois, le thème du nain muni d'un plug et d'une cloche (On se demande, en passant, pourquoi le nain de Paul McCarthy porte une cloche au lieu d'une lampe, tellement plus utile pour son travail dans la mine !? est-ce dans un but purement esthétique ? la rontondité de la cloche répond, en effet, même de façon inversée, plus efficacement aux rondeurs du godemichet que ne pourrait le faire une lanterne!).

Selon une lecture psychanalytique des contes, et notamment de Blanche-neige et les sept nains, le nain serait une représentation symbolique du pénis. Une fois encore, l'oeuvre de Paul McCarthy trouve, dans la psychanalyse (http://psychanalyste-paris.com/Blanche-neige-et-les-sept-nains-L.html) sa grille de lecture. Les nains de Blanche Neige apporteraient à la jeune fille, un "plaisir libidinal", masturbatoire (ch. Bormans, "Blanche-neige et les sept nains; l'Oeudipe de la petite fille et la rivalité avec la mère) dans l'attente de sa maturité sexuelle.

McCarthy a trouvé ainsi, dans son nain porteur de plug et dans son plug anal, ses thèmes de prédilection.

Paul McCarthy

A l'occasion de la FIAC de 2014, Paul McCarthy érige, Place Vendôme, une sculpture gonflable de 24 m., supposée représenter un sapin de noël, bien qu'ayant à l'évidence la forme d'un plug anal géant.

La structure crée, bien évidemment, la polémique. Les détracteurs soutiennent que l'oeuvre ne présenterait qu'un intérêt spéculatif et alimenterait, comme beaucoup d'oeuvres contemporaines, une bulle financière qui ne demanderait qu'à éclater (http://www.marianne.net/Le-plug-anal-de-McCarthy-place-Vendome-un-accident-industriel_a242263.html)

L'oeuvre sera finalement dégonflée et évacuée suite à un sabotage. Paul McCarthy renoncera à la faire regonfler. Cette dégradation et l'agression physique dont Paul McCarthy aura été la victime lors de l'érection de l'oeuvre n'auront pour effet que d'accroitre la cote de l'artiste.

Paul McCarthy

En 2015, la Monnaie de Paris accueille la "Chocolate Factory" de Paul McCarthy. L'artiste présente une usine (ou factory) de nains porteurs de plugs et de plugs en chocolat.

Paul McCarthy
Paul McCarthy

L'activité de la factory est telle que l'usine est rapidement en surproduction. Faute de solutions de stockages, le fonctionnement de la factory doit être stoppé. Avec sa factory déréglée, Paul McCarthy est censé dénoncer le phénomène de surproduction occasionné par les fêtes de Noël. Cette installation complexe et en surcharge (une video filme sa main en train d'écrire des grossièretés sur de grands panneaux lesquels sont exposés sur les murs de la factory; le personnel qui y travaille porte des perruques blondes et est vêtu d'un uniforme composé d'une chemise rouge, d'un pantalon noir et de chaussures de plastique blanches, le travail se fait dans une ambiance sonore bruyante etc...) ne fera probablement pas date dans l'histoire de l'art!

Paul McCarthy

Paul McCarthy n'a pas fait que des plugs depuis les années 2000. Parmi ses oeuvres les plus emblématiques, il convient de citer:

- "Paul MacCarthy's Train Mechanical": cette oeuvre dénonce ouvertement l'administration Bush accusée d'enculer les cochons (s'agissant de cochons, il ne peut s'agir de musulmans! on suppose qu'il s'agit des européens) avec l'aide de ce qui paraît être les Britanniques, en les entraînant dans une guerre destinée en réalité à profiter à l'industrie de l'armement, le tout, téléguidé par la haute finance.

"Paul MacCarthy's Train Mechanical" 2003-2009

"Paul MacCarthy's Train Mechanical" 2003-2009

- "Complex Pile": cette oeuvre représente un étron gonflable géant; l'oeuvre n'a pour vocation que de choquer. Cette merde géante renvoie au spectateur l'idée que celui-ci se fait de l'art contemporain! Créée en 2007, la sculpture a été tout d'abord exposée à Berne en Suisse, pays de propreté! l'étron s'est envolé et a atterri dans la cour d'un foyer d'enfants. Il n'y a pas eu de victimes; seulement quelques vitres brisées et une ligne électriques sectionnée pendant le vol de la merde de chien sur 180 m. Exposée à Hong Kong en 2013, une tempête a crevé la structure.

"Complex Pile" 2007

"Complex Pile" 2007

- "Piggies": cette sculpture gonflable géante représente une grosse truie dont l'anus est anormalement ouvert (signe de sévices sexuels); un cochon surmonte la truie de ses pattes de devant (probablement son petit) : il n'a plus de tête; le cou est refermé avec ce qui ressemble à un système de fermeture industriel. Le couple, représenté dans une posture tendre et apaisée, est l'emblème de ce qui est destiné à la souffrance et l'exploitation.

Paul McCarthy

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